« Une campagne
électorale, il faut toujours la faire comme si on était challenger »,
l'introduction de la réunion de campagne de Mr Ollier donne déjà le ton quant à
sa vision de la démocratie locale. Mr Ollier ne se considère pas comme
challenger mais, nous rassure-t-il, il va faire semblant. Et s'il est
ajouté que « rien n'est gagné d'avance », c'est pour la simple
raison qu'il faut « se méfier de ceux qui pensent que c'est plié
d'avance, que ce n'est pas la peine d'aller voter, que cela va se faire tout
seul ». Autrement dit, la seule crainte de l'équipe de Mr Ollier est
que sa majorité, apparemment acquise par avance, quoi qu'il fasse, n'aille pas
voter par anticipation d'une victoire certaine. Tout cela impliquant, qu'en cas
de défaite de son équipe, cela ne constituerait en aucun cas un rejet de sa
politique locale, mais plutôt un accident qui aurait permis une nouvelle
majorité illégitime d'accéder aux rênes de la ville. Voilà comment sont
perçus les électeurs, l'opposition et avec eux la démocratie locale par
l'équipe de campagne de Mr Ollier.
Rien que dans sa campagne, les
exemples de cette attitude face à la démocratie locale ne manquent pas. Ainsi,
que cela soit sur son site de campagne, ou sur les tracts qu'il distribue, le
maire sortant n'indique qu'une seule date, le 23 mars. Comme si le premier tour
lui était déjà acquis, finalement ne voyant dans ses élections non pas un moment
intense de débats publics, mais plutôt une formalité, somme toute assez
fatigante, pour reprendre le mandat de maire de Rueil-Malmaison. Ou encore,
autre exemple que l'on tire de son site de campagne, sa vision chiffrée des
électeurs Rueillois. En effet, il n'est pas cinquante possibilités de
participer à sa campagne, la principale étant indiquée par le logo de la
participation, une carte bancaire. Il est également possible de participer à
son comité de soutien, autrement dit, rien à voir avec un engagement politique
où le citoyen fait valoir ses intérêts, mais une glorification de la personne
de Mr Ollier.
Mais cette attitude
méprisante pour la démocratie locale ne se retrouve pas que dans des petits
faits et gestes, peu importants en soi, mais qui traduisent la véritable
philosophie de l'équipe de Mr Ollier. En effet, bien plus grave, on retrouve
cela également dans sa façon de mener la ville.
On s'en rend déjà compte dans
son paternalisme affiché. Ainsi, dans sa réunion de lancement de
campagne, le maire ne cachait pas sa philosophie de gestion de la ville, les
premières phrases du maire étaient ainsi dédiées à demander si les concernés
par certaines mesures étaient pour au moment de les prendre, puis de leur
demander ce qu'ils en pensaient dorénavant, n'attendant pas de réponses
particulières dans son long monologue. C'est par là même qu'il se donne l'image
d'un homme touché par la lumière du savoir, en qui il faudrait avoir confiance.
Mais s'il est bien une raison de ne pas lui faire confiance, c'est à cause
de son paternalisme. Serait-il ainsi le seul capable de déterminer le bien
commun pour notre ville Rueil-Malmaison, tandis que nous ne serions, pauvres
électeurs, pas même capable de discerner nos propres intérêts ? Avec cette
attitude, Mr Ollier oublie l'essence même de la démocratie, qui est un mélange
des humeurs du corps politique, c'est de la confrontation des intérêts
personnels que naissent les avancées sociales et démocratiques, de la
discussion naissent les décisions les plus adéquates avec le bien commun. En
fait, ce qu'opère Mr Ollier, c'est un vol, un col de notre responsabilité. En
effet, la démocratie c'est la responsabilité collective, c'est ensemble et
non seul que nous sommes responsables de Rueil-Malmaison.
C'est de ce paternalisme que
naît la communication essentiellement verticale ascendante de Mr Ollier.
Ce dernier ne concerte pas les Rueillois, ne concerte pas l'opposition, il se
contente de décider sans prendre en compte les opinions divergentes (de sa
majorité comme de l'opposition) et d'en informer par la suite. Ainsi, à Mr
Ollier n'accorde pas de place à l'opposition dans les commissions de travail,
niant ainsi l'avis des représentants d'une partie de la population rueilloise.
Le dialogue, moteur de la démocratie, est ainsi incisivement éliminé. De la
même façon, l'opposition élue n'est pas considérée comme élue municipale comme
les autres, alors que dans de nombreuses villes, tous les élus municipaux se
voient verser une indemnité financière, quel que soit leur bord politique, à
Rueil-Malmaison, les élus municipaux n'appartenant pas à la majorité ne
reçoivent rien. Preuve de leur dévouement pour la ville, ces élus municipaux de
l'opposition travaillent pour la ville gratuitement.
Pour autant, Mr Ollier se
rend lui-même compte de la faiblesse d'une telle philosophie de gestion.
C'est ainsi que dans un mea culpa
durant sa réunion de lancement de campagne, il déclare lui-même pouvoir en
faire trop, se tromper, faire des erreurs. Mais alors, pourquoi n'en
tire-t-il pas les bonnes conclusions ? La seule conclusion possible et
adéquate et l'abandon de son paternalisme pour une véritable démocratie locale.
Encore une fois, c'est ensemble que nous sommes responsables de
Rueil-Malmaison.
Et vous, comment vivez-vous et
que voudriez-vous apporter à la démocratie locale à Rueil-Malmaison ?
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